La BAD se présente comme LE partenaire incontournable de la Guinée Conakry depuis 10 ans. En se basant sur sa stratégie de développement pour l’Afrique, la banque aurait ainsi produit des résultats significatifs en termes de ville durable en Guinée. Au-delà de l’assainissement et de l’adduction en eau potable, les financements de la BAD auraient contribué à réduire de 80 % le temps d’accès au centre-ville de Conakry.
La direction générale de la Banque africaine de Développement (BAD) pour l’Afrique de l’Ouest a procédé le 25 avril 2019 à Conakry, à la présentation d’un bilan de sa coopération avec la Guinée pour les dix dernières années. Il ressort de la Revue synthétique des résultats 2007-2018 en Guinée que la Banque a permis à 465 000 personnes de bénéficier d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement.
En dépit des disparités colossales entre les milieux ruraux et urbains en Guinée, selon le dernier sondage d’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) de 2016, 82,4 % de la population a accès à l’eau potable et 53,4 % à l’assainissement. Des taux certes appréciables, mais encore loin de l’universalité de l’accès à ces deux fondamentaux pour tous, ciblés par les Objectifs de développement durable (ODD).
Le niveau actuel de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en Guinée a profité de la contribution de la BAD, à travers le soutien que la banque apporte au Service national des points d’eau de Guinée (Snape). En 2010, la réalisation de 1405 forages, de 12 adductions en eau potable (AEP) et de 6779 latrines dans la haute Guinée a été achevée grâce au soutien financier de la BAD, à hauteur de 19 millions de dollars. Entre 2006 et 2009, la banque a financé à hauteur d’environ 1,3 million de dollars le projet d’élaboration du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement (PN-AEPA).
Accès de 500 000 personnes à l’électricité
Dans le secteur de l’énergie, les projets de la BAD ont permis à près de 500 000 personnes de bénéficier de raccordements nouveaux (ou améliorés) au réseau électrique. Autre réalisation à mettre à l’actif de ce résultat, le projet d’interconnexion électrique Guinée-Mali. En février 2018, les gouvernements guinéen et malien ont lancé à Conakry, le projet « multinational d’interconnexion électrique en 225 Kilovolts (KV) Guinée-Mali ». L’investissement, estimé à près de 300 millions d’euros, est fourni par divers bailleurs de fonds, parmi lesquels, la Banque africaine de développement.
Ces différents projets, en association avec celui du réaménagement de la route Tombo-Gbessia, qui réduira de 80 % le temps d’accès au centre-ville de Conakry, sont des réalisations inscrites dans la revue des projets soutenus par la BAD en Guinée, pendant les 10 dernières années. « Ce rapport montre combien l’accompagnement de la Banque africaine de développement a été, est, et sera crucial, tant il s’inscrit dans une logique d’écoute, de proximité et d’excellence pour construire, en coordination avec les autres partenaires au développement, les conditions nécessaires pour une amélioration durable et inclusive du niveau de vie des populations guinéennes » a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade, la directrice générale de la BAD pour l’Afrique de l’Ouest.
La nouvelle Stratégie pays 2018-2022 de la Banque pour la Guinée s’articule autour de deux piliers, parmi lesquels on compte l’amélioration de l’accès à l’énergie. À ce titre, des réseaux électriques sont en cours de construction entre sept pays d’Afrique de l’Ouest, la Guinée étant le centre névralgique de cette interconnexion. Elle pourrait exporter jusqu’à 1 493 GWh d’électricité d’ici 2022. Mais la Guinée ne dispose pas encore de routes bitumées qui la relient aux trois pays frontaliers – Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Libéria – et les travaux en cours prendront cinq ans pour les raccorder à Conakry, la capitale.
Boris Ngounou